lundi 31 janvier 2011

Cybele's reverie

Une chouette chanson sur l'enfance, la nostalgie, de la part du groupe franco-anglais Stereolab.
"Matières sensuelles et sans suite
Matières sensuelles et sans suite
L'enfance est plus sympathique
L'enfance apporte le magique

Que faire quand on a tout fait
tout lu tout bu tout mangé
tout donné en vrac et en détail
quand on a crié sur tous les toits
pleuré et ri dans les villes et en campagne ?

L'enfance est plus authentique
Le jardin au haut portique

Que faire quand on a tout fait
tout lu tout bu tout mangé
tout donné en vrac et en détail
quand on a crié sur tous les toits
pleuré et ri dans les villes et en campagne ?

Les pierres, les arbres, les murs racontent
(la maison la maison d'autrefois
la maison la maison à venir)

Et le silence -trera et me pénètrera
et me pénètrera..."

Heroes

C'est quand-même une putain de chanson... et un putain de génie.



"I, I wish you could swim
Like the dolphins, like dolphins can swim
Though nothing, nothing will keep us together
We can beat them, for ever and ever
Oh we can be heroes, just for one day

I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can be heroes, just for one day
We can be us, just for one day

I, I can remember (I remember)
Standing, by the wall (by the wall)
And the guns, shot above our heads (over our heads)
And we kissed, as though nothing could fall (nothing could fall)
And the shame, was on the other side
Oh we can beat them, for ever and ever
Then we could be heroes, just for one day

We can be heroes
We can be heroes
We can be heroes
Just for one day."

dimanche 30 janvier 2011

Je ne suis pas fait pour ça

Je ne suis vraiment pas fait pour rester tout seul à rien faire. Depuis lundi dernier, je suis en arrêt de travail à cause de la grippe et, du coup, je ne fais absolument rien. Je suis tout seul chez moi, à ne voir personne, à me contenter d'aller 40 fois par jour sur les mêmes sites internet, à essayer de regarder la télé espagnole qui est franchement "inregardable". 7 longs jours qui ont pour effet de rapidement me plonger dans un mauvais blues. Ça faisait depuis juillet que je n'avais pas passé 7 jours complètement seul et/ou complètement à rien faire et je me rends compte que la déprime revient très vite si je me retrouve dans les conditions de l'an passé. Les crises d'angoisse sont revenues, les peurs, l'amertume, la sensation d'abandon, tout est absolument revenu comme si rien n'avait changé alors que pourtant beaucoup de choses ont changé. De plus j'ai cette impossibilité de changer l'état des choses, je suis obligé de subir ; je n'ai personne à appeler quand je suis comme ça et depuis 5 mois où je suis en Espagne, pas un ami, de ceux qui me restent, n'a fait l'effort symbolique de m'appeler, c'est toujours moi qui ai pris le téléphone pour prendre des nouvelles. Bref, en une semaine je vois que tout le moral que j'ai pu me reconstruire en 5 mois s'est cassé la gueule ; je commence à penser que jamais je n'arriverai à me remettre de ce long traumatisme d'un an complet de l'année dernière. Je crois aussi que personne n'arrivera véritablement à saisir le calvaire que ça a été et pourquoi je n'arrive pas à passer outre. Quand je vois l'état dans lequel je peux me mettre aussi vite j'avoue avoir assez peur pour les vacances de cet été, je n'ai pas vraiment de projets mais si je reste 3 semaines sans rien faire, ça risque d'être fatal quand je vois à quel point une semaine m'a balayé. Heureusement demain je reprends le boulot, une routine, c'est la différence par rapport à l'an passé, c'est ce que je me dis histoire de pas être totalement résigné et pessimiste. Ce dimanche va être d'une longueur insupportable, il va falloir tenir le choc. Une semaine supplémentaire comme ça, je n'aurais pas pu.

samedi 29 janvier 2011

El silencio

Reprise en espagnol du hit de Depeche Mode "Enjoy the silence" par le groupe grenadin Niños Mutantes, au départ ça fait très bizarre puis on s'habitue pour enfin apprécier... il y a eu d'innombrables reprises de ce morceau (dont la plus connue reste la moins bonne, je parle de celle des Linkin Park, je conseille celle de >> Failure) mais je trouve original d'avoir osé traduire les paroles.

"Una palabra rompe el silencio,
se lleva la paz que hay en mi interior.
Las palabras se me clavan,
traen el dolor a mi corazón.

Todo lo que quise
ahora lo tengo en mis brazos.
Las palabras no dicen nada,
sólo sirven para herir.

Las promesas siempre se rompen,
prefiero el placer, prefiero el dolor.
Las palabras no dicen nada.
se me olvidan y son como el viento.

Todo lo que quise
y lo que necesité lo tengo.
Las palabras no dicen nada,
sólo sirven para herir.

Todo lo que quise
ahora lo tengo en mis brazos.
Las palabras no dicen nada,
sólo sirven para herir.

Todo lo que quise
y lo que necesité lo tengo.
Las palabras no dicen nada,
sólo sirven para herir.

Todo lo que quise
ahora lo tengo en mis brazos.
Las palabras no dicen nada,
sólo sirven para herir."

vendredi 28 janvier 2011

Instantané d'Aragón - XV

A deux pas de mon appartement.
 Huesca (Espagne, Aragon), décembre 2010 © p.o.v.

The day woke up far from the sun (ft. Alf Hollow)

Deuxième collaboration avec Alf après "Blue nowhere". Paroles et musique de votre serviteur servi sur jolie voix :-)

"I can sleep tight 'coz the day woke up
far from the sun
I can live on my own 'coz the day woke up
far from the sun

And I know what you think about this
But you have one thing to admit
That tomorrow the day will wake up
far from the sun

I can stop moving 'coz the day woke up
far from the sun
I can't stop raining 'coz the day woke up
far from the sun

And I know what you think about this
And I have just one prediction
The next day I will wake up
far from the sun."

Instantané d'ailleurs - XC

Córdoba (Espagne, Andalousie), février 2009 © p.o.v.

Instantané grenadin - XLVII

Dans la Carrera del Darro, une rue historique de Granada, à la tombée de la nuit.
Granada (Espagne, Andalousie), février 2009 © p.o.v.

Ciò che non siamo ciò che non vogliamo

"Visi di legno macchiati di fango obliati lamenti dispersi nel vento.
Timide mani che fendon la nebbia.
Declinano incerte.
Bramando un ritorno?
Falsa sembianza.
Mortale illusione.
Non uccidiamo ciò che di prezioso culliamo ancora fra le mani."

mardi 25 janvier 2011

Long dark twenties

Toujours fabuleux que ce duo canadien Nadja.

Instantané de Touraine - XXXVII

Début 2009 à Monts, janvier était rempli de neige et le pleurait même sur les routes. Un premier hiver en Touraine plus sympa que le deuxième.
 Monts (Indre-et-Loire, Centre), janvier 2009 © p.o.v.

Instantané d'ailleurs - LXXXVII

Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne, Île-de-France), décembre 2010 © p.o.v.

Sketch - Olivier De Benoist - "Maison close"

Je recommande tous les sketchs de ce monsieur.

lundi 24 janvier 2011

Alors voilà je m'en vais... et on fait des conneries !?

Récemment à Tours.


Nous n'assistons pas à "l'invasion des Arabes" - comme ce jeune couillon fan de Charles Martel le vocifère - mais à l'invasion d'idées extrémistes, la nuance est toute simple mais importante... L'Histoire nous regarde alors que nous ne l'écoutons pas. Je n'ai pas peur des Arabes ni des Chinois ni des Martiens, j'ai beaucoup plus peur de ceux qui en ont peur en fait, je crois.

vendredi 21 janvier 2011

Instantané d'Aragón - XIV

Huesca (Espagne, Aragon), décembre 2010 © p.o.v.

Sketch - Jérôme Daran - "La prof bourrée"

Tiens, pourquoi ne pas mettre des vidéos de sketchs qui me font pisser de rire (pardon pour l'image). Je commence avec un sketch énorme de Jérôme Daran qui campe génialement une prof complètement torchée... truffé de répliques cultes, un moment à ne pas manquer. La chute est très bonne en plus. Et "asseyez-vous !!!"

Les pictogrammes cruels

J'adore comparer le temps qu'il fait chez moi à la météo hexagonale ! :-)

Bon, il est 14h50 il faudrait peut-être que je me prépare à aller bosser moi...

L'ambiance à vif - XLIX

© p.o.v. 2011

mardi 18 janvier 2011

Alta fidelidad

Lori Meyers est un groupe de rock indé espagnol (plutôt assez connu du milieu) qui vient de Granada comme la majorité des meilleurs groupes de rock indé du pays. C'est étrange de remarquer que l'Andalousie, région ô combien traditionnelle (flamenco et tout le toutim), est un véritable vivier de groupes de rock... on ne s'y attend pas forcément quand on est sur place. Décidément ce coin-là a tout pour me plaire. Le clip de "Alta fidelidad" est plutôt bien fait en plus.


"Cada mes se pregunta si hay un después,
(Chaque mois il se demande s'il y a un après)
se preocupa de lavarse sólo una vez
(il s'inquiète de ne se laver qu'une fois)
al mes, al mes, al mes ...
(par mois, par mois, par mois...)

Se ha dejado su tarjeta de presentación,
(Il a laissé sa carte de visite)
estará orgulloso, solo anclado en el sillón,
(il est peut-être fier, seul enfoncé dans son fauteuil)
vencedor, vencedor, vencedor ...
(un winner, un winner, un winner...)

Todo esto es culpa de la gente ... 
(Tout ça c'est de la faute des gens...)

Sólo ve telebasura y compra el corazón, 
(Il ne regarde que la télé-réalité et achète la presse-people)
siempre se hace el caradura en cuanto hay ocasión
(il joue toujours au dur dès que l'occasion se présente)
sin razón, sin razón, sin razón ...
(sans raison, sans raison, sans raison...)

Sólo así obtiene el premio de consolación
(Ce n'est que comme ça qu'il obtient le lot de consolation)
y los lunes se levanta a partir de las dos,
(et le lundi il se lève à partir de 14h)
con el sol, qué calor, qué calor ...
(avec le soleil, quelle chaleur, quelle chaleur...)

Todo esto es culpa de la gente,
(Tout ça c'est de la faute des gens)
¿por qué te hace sentir tan diferente?
(pourquoi elles te font te sentir si différent ?)
Todo esto es culpa de la gente ...
(Tout ça c'est de la faute des gens...)

No le cogen el teléfono ninguna vez,
(Jamais on ne répond à ses coups de fil)
llamarán, llamarán, llamarán después.
(ils rappelleront, rappelleront, rappelleront plus tard)
No le cogen el teléfono ninguna vez,
(Jamais on ne répond à ses coups de fil)
llamarán, llamarán, después ...
(ils rappelleront, rappelleront, plus tard...) 

Todo esto es culpa de la gente,
(Tout ça c'est de la faute des gens)
¿por qué te hace sentir tan diferente?
(pourquoi elles te font te sentir si différent ?)
Todo esto es culpa de la gente ...
(Tout ça c'est de la faute des gens...)"

dimanche 16 janvier 2011

Instantané d'ailleurs - LXXXVI

Pour cette 86è photo de la série, on fait un petit tour en région parisienne à Moret-sur-Loing, dans une toute petite bourgade bien sympathique (et truffés de canards géants qui donc s'appèleraient des "bernaches").
Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne, Île-de-France), décembre 2010

samedi 15 janvier 2011

Tormenta de arena

Dorian est un groupe barcelonais de poprock-electro plutôt classieux. Le clip de "Tormenta de arena" ("Tempête de sable") est super bien fichu et part de l'idée que la jeunesse est vue comme dangereuse pour les gens des générations précédentes. Dans la vidéo on voit des adultes effrayés à l'idée que deux jeunes amoureux s'embrassent, c'est la panique, ils font tout pour les en empêcher, pour éviter un cataclysme.
La chanson sonne peut-être comme vaguement sentimentale mais elle est beaucoup plus sombre puisque c'est une chanson sur les conséquences de la drogue.


"Te he perdido entre la gente,
(je t'ai perdue parmi tous ces gens)
te he adorado y te he odiado,
(je t'ai adorée et je t'ai détestée)
y en el fondo sabes bien
(et au fond tu le sais bien)
que en los peores momentos
(c'est dans les pires moments)
llevas dentro un ángel negro
(que tu portes en toi un ange noir)
que nos hunde a los dos.
(qui nous fait sombrer tous les deux)

Y cuando llega el nuevo día
(Et quand arrive le jour nouveau)
me juras que cambiarías y
(tu me jures que tu pourrais changer)
pero vuelves a caer.
(mais tu retombes dans tes travers)
Te dolerá todo el cuerpo,
(Tout ton corps te fera mal)
me buscarás en el infierno
(tu me rechercheras en Enfer)
porque soy igual que tú.
(parce que je suis comme toi)

Todo lo que siento por ti
(tout ce que je ressens pour toi)
sólo podría decirlo así.
(je ne pourrais le dire que comme ça)
Todo lo que siento por ti
sólo sabría decirlo así.
(je saurais seulement le dire comme ça)

Para viajar a otros planetas
(Pour voyager vers d'autres planètes)
por corrientes circulares
(à travers des courants circulaires)
te di una cápsula especial.
(je t'ai donné une capsule spéciale)
Pero ahora tu cabeza
(Mais maintenant ta tête)
es una tormenta de arena
(est une tempête de sable)
y cada noche una espiral.
(et chaque nuit une spirale)

Y cuando llega el nuevo día
me juras que cambiarías y
pero vuelves a caer.
Te dolerá todo el cuerpo,
me buscarás en el infierno
porque soy igual que tú.

Todo lo que siento por ti
sólo podría decirlo así.
Todo lo que siento por ti
sólo sabría decirlo así.

Todo lo que siento por ti
sólo podría decirlo así.
Todo lo que siento por ti
sólo sabría decirlo así.

Todo lo que siento por ti
sólo podría decirlo así.
Todo lo que siento por ti
sólo sabría decirlo así."

A l'espagnole

Il n'y a pas à dire, je débarque "dans" une nouvelle culture et une nouvelle façon de gérer les rapports humains et, peu à peu, à force de comparer je comprends pourquoi les Français ont la réputation d'être froids comme des glaçons. C'est une lapalissade que de dire que c'est en vivant dans un pays étranger finalement on se rend compte de qui l'on est vraiment. En effet, l'Espagne, pays latin par excellence, jouit d'une réputation de pays de fêtards, de gens ouvertes sur les autres, avec une superficialité, une légèreté, qui contraste avec le génie individualiste, refermé, du peuple de l'hexagone. Les rapports avec les gens ici sont beaucoup plus directs que ceux que j'ai eus auparavant. Cela reste superficiel donc mais surtout beaucoup plus agréable.



Ici il faut parler fort, question de survie ! C'est à se demander s'il existe des timides en Espagne... ou alors ils se cachent ! En début d'année je me contentais d'un bonjour à la française discret mais poli. Désormais je gueule quand j'arrive. En même temps le "bonjour" ("¡ hola, buenas !") reste distant dans la mesure où l'on ne va pas, par exemple, se serrer la main ou se faire la bise facilement. L'Espagne n'aime pas le contact physique pour ce genre de protocole.
(allez, une image un peu cucul ça fait pas de mal !)

Mais en France, à moins de connaître très très bien ses collègues, on ne va pas se taper la bise pour se souhaiter de bonnes vacances. Et bien, ici, en Espagne, le jour du départ pour les vacances de Noël, tout le monde s'est embrassé... quand je dis "tout le monde", c'est vraiment tout le monde ! La copine qui est resté dans mon appart' pour Noël et venue m'accompagner au boulot par curiosité pourrait en témoigner. C'était assez surprenant.

Pour le retour des vacances, même topo : en France on se souhaite gentiment la bonne année, du coin des lèvres, on peut réserver un peu de chaleur pour les collègues de qui on se sent proches et on se contente de grommeler ses vœux plus discrètement à ceux qu'on connaît un peu moins. En Espagne, tout le monde se souhaite "un feliz año" à coups de bises et autres embrassades. Le lundi de la rentrée j'ai passé mon temps à lécher la pomme de tous mes collègues, à serrer des pognes dans tous les sens.
Le plus énorme, pour moi là depuis juste 5 mois, c'est que les parents d'élèves aussi viennent te taper la bise ! Là, ça m'a quand-même un peu surpris ! J'étais en train de dire au revoir aux élèves le soir de la rentrée et "hop" une mère d'élève s'approche pour m'embrasser et me souhaiter plein de bonnes choses. Je serais sur place depuis 2/3 ans j'aurais moins été étonné mais bon c'est l'usage. Du coup, j'ai passé mon temps à embrasser les mamans qui venaient vers moi... comme elles ont mon âge, c'est plutôt agréable ! Hé, hé...

Ensuite, là c'est le phénomène "école maternelle" qui joue mais quand-même, des élèves m'ont carrément envoyé des cartes de vœux. Je me savais pas trop détesté de mes élèves mais pas franchement apprécié à ce point-là. Bon "el profe" c'est un peu Dieu sur terre pour les gaminous mais c'est quand-même adorable de voir que les petits s'attachent à vous si facilement et avec autant de sincérité. Après tout ça, je discute avec un instit de primaire du "cole(gio)" dont j'ai la fille comme élève et, après nous être adressés quantité de vœux, il me dit "S. nous parle tout le temps de toi à la maison, elle t'apprécie beaucoup, je sais pas ce que tu lui as fait". Ah ? Et bien... moi qui étais un prof d'espagnol assez raide en France, ce genre de compliment touche... et c'est ça qui est bon en Espagne : tu fais une connerie, on te le dit directement et sans trop te ménager, mais à côté on te complimente "gratuitement" juste pour faire plaisir. Ce genre de rapport n'existe pas en France où tout est beaucoup plus complexe, dans le non-dit à la fois pour les bonnes et pour les mauvaises choses.

Enfin, nous avions repris le 10 janvier... mon anniversaire c'était le 2 janvier. Une collègue l'avait noté je ne sais où et paf ! Après la tournée des vœux, 8 jours après tous les collègues me tombent dessus pour me souhaiter chaleureusement un bon anniversaire... 8 jours après, regrettant presque qu'on ne puisse pas me le souhaiter en temps et en heure.
***
Alors quand comme moi, on a un vieux de coup de blues après avoir quitté ses amis en France, franchement atterrir dans cette ambiance (même si elle est superficielle) aide à relever la tête.

jeudi 13 janvier 2011

Un peu plus près des étoiles

J'imagine certains peut-être en train de faire un bond de 3 mètres au-dessus de leur chaise à me voir mettre en lumière Gold mais cette chanson aussi connotée "pop des années 80 que certains beaufs idolâtrent" qu'elle soit a un texte très fort puisqu'elle parle des boat people qui fuyaient les dictatures communistes asiatiques (Cambodge, Vietnam), du danger à partir, de la peine à laisser son pays er les siens derrière soi, des tragédies dues aux noyades...etc. J'ai été marquée par cette chanson dont je n'ai compris le sens que bien après sa sortie (ben ouais en 1984, j'avais 7 ans, je suis un putain de surdoué mais quand-même !). Dans ma classe en 4ème il y avait une fille vietnamienne dont les parents avaient traversé les océans sur une coquille de noix, son récit nous avait glacé le sang à tous, notamment à mes crétins de camarade qui, une bonne partie de l'année, avaient fait preuve de ce racisme facile qu'ont parfois les ados. Il est dommage qu'on n'ait jamais trop fait attention au sens des paroles de ce morceau qui sonne, en effet, très 80's... je pense aussi que la tronche des membres du groupe y a fait beaucoup pour le côté kitsch. Je vous invite donc à écouter attentivement les paroles.

mercredi 12 janvier 2011

Dos mil once

Bon, ben voilà, 2010 c'est terminé et on va en prendre pour un an avec 2011. Mon année 2010 a été riche en émotions, 6 mois et demi d'horreur totale et le reste en un peu mieux. On appelle ça "remonter la pente" en jargon technique... si je copiais les astuces du parangon de la sagesse poitevine (The Jean-Pierre Raffarin) je dirais que "la pente est rude mais la route est droite". J'ai changé de boulot, changé de pays, changé de coiffure aussi. Changé de vision du monde, des autres et de moi. Je ne sais pas où va me mener 2011 et, par avance et pour m'éviter tout agacement, ne me sortez pas un bon vieux "ah mais tu vas voir 2011 va être génial, ça ne peux qu'aller mieux maintenant". Non, surtout pas ça, pitié, même si je sais que c'est tentant qu'on me le dise : ça m'énervera et, pis, me fera de la peine. En janvier 2010 j'en avais des promesses de soleil, j'ai vu ce que ça a donné. L'optimisme est un luxe, j'aspire à être lucide. Je ne veux pas parler d'avenir, j'ai autre chose à faire, je me contente d'essayer de bien vivre le présent et d'oublier le passé. Bien souvent je fais les choses encore à l'envers, oublier le présent et mal revivre le passé... je suppose que les choses prennent du temps à se régler. Ma vie est une montagne désormais dont le sommet propose des paysages un peu plus radieux mais c'est une montagne. Tout est réapprentissage et acceptation du fait qu'on ne sera peut-être plus jamais comme avant. C'est pas simple à se dire à soi et encore plus difficile à faire comprendre aux autres.

A part ça mes longues vacances de Noël (entre le 23 décembre et 10 janvier) se sont déroulées en deux phases : Noël assez catastrophique en famille, je n'ai même pas envie d'en parler (enfin, bon, j'en ai déjà parler dans les largeurs dans un autre article !) et de m'en plaindre. Ensuite de la toute fin décembre au 7 janvier je suis parti en région parisienne là où repose les 90% de ma vie sociale. En très peu de temps j'ai vu tout ce monde que j'apprécie et qui reste loin, j'ai eu la satisfaction de voir tous ceux que je voulais voir hormis mon compositeur préféré (sacré toi, me dire que t'es pas dispo le jeudi matin "plein de choses à faire" et que tu fainéantes dans ton lit ce même matin quand je t'appelle, t'es gonflé ! Je passe 3 fois l'an en France, bah tant pis !). Réveillon du premier de l'An à base de hachis Parmentier, simple et sympatoche suivi de sortie photo dans les contrées de Seine-et-Marne et débats/ébats photoshopiens. Merci Madame pour l'accueil, pour Marcel Kanche et consorts ainsi que pour les efforts consentis à déguster les "polvorones" et autres dangereux "mantecados". Je regrette juste de pas avoir pris, une fois de plus, des photos de tes toilettes. Ensuite après ces ruraux 3 jours achevés à coups de raclette et de tiramisus délicieux bien que liquides, je suis parti pour le 78 (sans me perdre, ¡ Viva el G.P.S. !) non loin de Versailles chez la fameuse amie et ses colocs en folie. Toujours tendu comme un slip quand je revois la seule main tendue pour essayer de me sortir de la merde infâme dans laquelle j'étais plongé (c'est grâce à elle, en plus, que j'ai trouvé un boulot en Espagne). Relations aussi fortes que lourdes entre nous deux, je ne sais pas où ça nous mènera mais bon. On s'agace et supporte aussi mal les deux qu'on s'adore. Bizarre. J'ai eu le bonheur de me retrouver dans la guéguerre entre ladite amie et la coloc qu'elle ne supporte plus, une tension à couper au couteau, je ne savais pas où me mettre parfois, heureusement le 3è larron de la maison était plus détendu... quand en plus tout ce beau monde reprenait le boulot dans un cadre venteux, froid et pluvieux, ça dramatisait encore plus les choses. Du coup je me suis contenté des miettes dans les moments où ma pote ne travaillait pas. Pendant ces journées passées ici, dans la maison où tout le monde se croise et vit en vase clos, j'ai eu le temps de monter sur Paris... c'est un effort que d'y aller car c'est 30 minutes de marche (sous la pluie) pour aller à la gare R.E.R., puis 50 minutes de R.E.R. et 20 minutes de métro. J'ai revu la blonde amie du 75 dans un resto basque non loin de Bastille, 3 heures, ça faisait un an que je ne l'avais pas vue ou presque, ça fait plaisir quand-même. Ensuite retour dans le 78 dans la soirée (métro, R.E.R. 50 minutes et marche dans la pluie et le vent et le frois à 00h30). Je suis rentré mort de fatigue et gonflé comme une éponge. Mon futal a mis une journée à sécher. Départ de la maison des colocs le vendredi à midi, le cœur serré à l'idée de pas revoir avant longtemps ma pote. Enfin le vendredi après-midi je l'ai passé chez une autre amie, à Poissy (78), pour finir ma semaine en beauté à regarder les photos de son voyage de noces à l'Île Maurice, à manger une super frangipane, et à discuter de la difficulté d'être jeune prof dans des établissements difficiles de la région parisienne.

Puis je suis reparti, plus au sud. Sur Poitiers pour chercher des affaires, puis le gros coup de blues est arrivé. J'avais vu tout ce monde qui me fait du bien même si je peux avoir des relations compliquées avec certains.

Le coup de blues n'est reparti que le lundi matin à Huesca en croisant le premier sourire d'un de mes loulous à peine avais-je mis les pieds dans le couloir longeant les salles de classe... je réentendais ce "¡ Pierre !" joyeux et hispaniquement déformé par les petites goules, ce "¡ Pierre !" lumineux qui me fait chaque jour beaucoup de bien.