jeudi 31 mars 2011

Ferme-la ! (Enfin, fais gaffe avant, vérifie tout !)

Arf, encore des anecdotes bien de "chez moi"... ce que je vais vous raconter n'étonnera pas ceux qui me connaissent un peu (pas vrai Dorio, pas vrai Nathalie ?).

Samedi, Huesca... le soleil, la montagne, les filles... mais plus rien à boire dans le frigo. Plus rien de vraiment propre à se mettre, la vaisselle qui pleurait dans l'évier. Bref, samedi dernier c'était un de ces jours où fallait quand même un peu se bouger le cul pour survivre à la crasse et pour se nourrir. On met la musique, on met du liquide vaisselle et on part pour un nettoyage à fond de tout ce qui m'est utile de ne pas manger à même le sol avec les doigts. La tâche fut rude mais la mission remplie. On lance une machine à laver (pas trop fort sinon ça fait mal), programme C, 40°. Après ça, une petite douche top chrono, un lavage de crinière, un coiffange à la Jean-Louis David du pauvre, un habillage soigné mais décontracté : je suis fin prêt pour prendre mon grand sac jaune "Hyper Simply" et partir dans les aventures des courses du week-end dans le fameux "Hyper Symply" situé à 1 km de chez moi. D'un pas décidé je m'en allais affronter mon destin. J'ouvre la porte pour sortir, j'entre dans le couloir de la gloire. Je ferme ma porte, le coeur léger... soudain une vision, une pensée horrible me traverse l'esprit, un flash effroyable qui me pousse à chantonner intérieurement.

"Meeeeeeerde, j'ai laissé les clefs à l'intérieur !!!"

Là, à cet instant précis, j'ai toute ma vie qui défile dans ma tête, mes réussites mes échecs forment un roman-photo dont les pages se tournent à une vitesse défiant le Millenium Falcon de Han Solo. Je pousse ce cri qui vient de l'intérieur, sans doute un écho de mes clefs qui devaient beugler "pauvre con, tu as oublié de nous emmener avec toi, maudit sois-tu !"

Samedi, Huesca... j'entends chanter l'angoisse, je frôle les murs moites de la honte qui s'empare de moi, je renifle les premières senteurs de ce qui allait forcément s'apparenter à un samedi de merde.

Que faire, me voilà sans possibilité de retourner dans l'appartement puisque le double des clefs de celui-ci est dans ma voiture dont les clefs sont elles aussi dans l'appartement ? Ce n'est pas du Kafka que je vous conte-là Mesdames et Messieurs, c'est juste un épisode des déja trop fournies "chroniques de la connerie ordinaire", habillée de son vibrant halo d'étourderies. Oui, que faire ?

1/ Aller à l'agence qui m'a loué l'appart, elle a un double des clefs. C'est bien, on revient, malgré le choc, sur des fondamentaux de bon sens, un vague optimisme commence à envahir chaque pore de ma peau grasse. Nous sommes samedi, l'agence est fermée. Pas de clef et pas de moyen de contacter le proprio puisque seul l'agence a son numéro.

2/ Sonner chez les voisins pour qu'ils m'indiquent s'il y a, non loin, un "presidente de la comunidad" (un président du syndic) qui aurait un double des clefs ou, au moins, une solution à me proposer. Et là me revient cette phrase que j'ai entendue 130 fois depuis que je suis arrivé à Huesca : "que por aquí la gente es muy cerrada" (="ici les gens sont très fermées")... "comme ma porte", me dis-je alors. Alors oui, j'ai sonné, j'ai sonné à toutes les portes... personne n'a répondu. A la mélodie criarde que produisait les sonnettes de chaque appartement répondait un silence insultant.

3/ Aller en ville trouver une serrurerie ouverte. Nous sommes samedi, à Huesca... ce samedi-là, c'est le défilé des tambours de "cofradias" (confréries), bref : tout est fermé... là, on se sent maudit, franchement, n'ayons pas peu de le dire.

4/ On en est déjà à 2h30 de perdues et 5 kilomètres dans les pattes à se trainer un sac jaune pour rien... unique solution : aller chez les flics. A deux kilomètres à pied du point où cette idée lumineuse est venue cogner à la porte de mon moi, surmoi, et sousmoi. Arrivé à la "Policia Local" avec les pieds en deuil, les cheveux en guerre mondiale (en bataille serait inexact), le front aussi sec qu'une piscine olympique, j'expose mon problème au brave monsieur de l'accueil, fier fonctionnaire des forces de police espagnole. Il tapote, il tapote sur son ordimini et au bout de cinq longues minutes me donne ce code magique : le numéro et adresse d'un serrurier 24/24 qui bosse le week-end, il n'y en a qu'un : "Cerrajero Justo". J'en suis à 3h30 de périple.

5/ Le serrurier arrive, il est 19h20. Je lui expose mon problème, nous resonnons à toutes les portes, sur l'interphone du bâtiment, pour qu'on puisse nous ouvrir l'entrée de celui-ci. Tiens, ça répond ! On nous ouvre ! J'explique au serrurier que personne ne m'a ouvert quelques heures plus tôt et que je doutais que tout le monde soit parti, ce à quoi il rétorqua par le désormais célèbre "sabes, que por aquí la gente es muy cerrada", je n'ai évidemment pas pu m'empêcher de lui dire "¡ como la puerta del piso !" (="comme la porte de mon appartement !"). A ma grande surprise, ça ne l'a pas fait tordre de rire, j'ai juste eu un sourire en coin de charité. Je faisais de l'humour de mec qui puait sous les bras avec une poche jaune inutile aussi, il ne savait pas ! Nous arrivons devant la porte de mon appart', tel Ali Baba devant la caverne, le serrurier s'accroupit pour observer son challenge. Diagnostic professionnel rapide mais minutieux. Il s'approche de moi l'air grave comme pour annoncer que le petit chien est mort et me dit "vete un ratico por ahí, que no puedes ver lo que voy a hacer" (="va-t-en un instant ailleurs, tu ne peux pas voir ce que je vais faire"). Mince, gros dégueullasse ! Il va faire des cochonneries ? Non, en fait, on ne peut pas voir comment manipule un serrurier, c'est de l'ordre du facile apparemment, un coup à prendre et si nous voyons ledit truc... bah : ils n'ont plus de boulot. Un peu comme le magicien qui ne donne pas ses trucs. J'entends "clac", le "clac" libérateur, j'ai envie de hurler "Aquí se queda la clara, la entrañable transparencia..." de la poitrinnaire reprise de "Hasta Siempre" de Nathalie Cardone, tellement je suis soulagé.



Hmm : 60 euros de moins sur le compte.

J'étais parti le coeur léger pour faire des courses, j'avais les poches légères aussi et au final c'est mon portefeuille qui s'est allégé. Mais bon, je suis chez moi.

dimanche 27 mars 2011

Instantané d'Aragón - XXI

Bon alors, on sort de Huesca, on prend direction Lleida et le GPS plante parce que les routes sont toute récentes et qu'elles ne sont pas encore enregistrées. Après 15 kilomètres on commence à grimper, mais il ne faut pas prendre la direction directe du Parque de la Sierra de Guara, on ne va pas à Alquézar mais plutôt direction Barbastro. On passe donc par la Comarca du Somontano, assez connue pour ses vins, on frôle la ville de Barbastro et on se dirige vers la Comarca du Sobrarbe... entre les deux comarcas, on trouve ce paysage à une quarantaine de kilomètres de Huesca.
 entre le Somontano et le Sobrarbe (Espagne, Aragón), janvier 2011 © p.o.v.

samedi 26 mars 2011

Le martin-pêcheur


Les autres perceptions - XIV

© p.o.v.

Instantané d'Aragón - XX

Lanuza (Espagne, Aragón), mars 2011 © p.o.v.

mercredi 23 mars 2011

Rien n'est pour de vrai

Un peu de lyrisme à la Cantat dans cette chanson...

"Si en dévalant la colline
Tu cavales un peu trop
A trébucher sur les Ondines
Qui longent le bord des ruisseaux
Dis leur qu'ici c'est la machine
Un voyage au bout du médiocre
Que c'est un mal du pays qui mine
Celui du commerce de l'autre

Et que rien n'est pour de vrai

Si tu t'envoles en bicyclette
Dans une tasse d'anis étoilé
Comme le calme après la tempête
Peut aussi atteindre des sommets
Reviens faire un tour près du coeur
Au bout des âmes longilignes
Il y a le corps des âmes soeurs
Et la promesse d'une aube un peu plus digne

Même si rien n'est pour de vrai

Si ce n'est un rêve de misère
Et des bas-fonds qui virent et voltent
Des tiroirs-caisses pas loin les colts
Ou des écrans totalitaires
Rien n'est pour de vrai

Alors à cloche-pied on bouge
Au lendemain des nuits d'ivresse
Lorsque les dollars se dédoublent
Au gré des mouvements de leurs fesses
Peut-être bien quelques doigts d'honneur
Adressés à la race des salauds
Qui font leurs soldes, qui font leur beurre
Au clac de la tristesse à la foire au bestiaux

Rien n'est pour de vrai

Puisque l'on ne rêve pas sa vie
Mais que c'est elle qui nous rêve
Il nous faudra chercher sans trêve
Dans ses recoins les plus jolis
Puisque les cheminées d'usines
Crachent de longue leurs langues de déprimes
Puisque le malheur est malin
A prendre l'allure d'un bonheur feint"

Théorie de la relativité

Tout est relatif... je partage bien souvent le point de vue qu'on attribue à Einstein, bien souvent par mesure de prévention aux éventuelles paniques qui pourraient vite s'emparer de moi. Donc tout est relatif : le bonheur, le malheur, la façon de percevoir les deux extrêmes et aussi ce qu'il y a entre les deux. Tout doit être "par rapport à" ou "si l'on compare à", d'aucuns appelleront ça un équilibre en toute chose. Cette loi de la relativité, ça fait déjà un paquet de mois que je l'utilise, couplé à la méthode Coué. Je fais l'effort chaque jour de me dire qu'au final, "si l'on y pense", "si l'on compare à", "par rapport à", je n'ai pas à me plaindre et j'ai même plutôt de la chance. Oui, de la chance où déjà j'ai une activité journalière, bien payée, et qui me plaît en plus de me procurer aucun stress. J'ai cette exquise particularité (de moins en moins particulière) de travailler dans un pays différent de mon pays d'origine en arborant presque fièrement ma condition de résident "étranger" bien plus que je ne serais fier d'être français. J'avais ce vieux fantasme au fond de moi d'avoir un jour assez de courage pour bosser en dehors de mes bases, c'est maintenant fait ; l'urgence de ma situation d'avant - celle auxquels sont reliés tous mes "si l'on compare à" et ses amis "par rapport à", "si l'on y pense" - a fait que je n'ai pas eu de question au moment de devoir partir. C'était ça ou je ne sais pas quoi, c'était ça ou rien, c'était ça et pas autrement. Je suis donc parti à l'arrache pour bosser en Espagne, mélangeant l'envie au besoin en m'abstrayant de questions, de doutes. "Pas le choix" on dirait, ce qui est un sacré luxe, cela évite de se perdre.
L'année dernière difficile, qui reste un gros tas de séquelles sur ma pensée actuelle et sur mon comportement, ne pouvait être suivie d'une année "pire". En effet elle n'est pas pire cette année dans laquelle je suis "si l'on compare à" ce que j'ai vécu avant, "par rapport" à tous les délires que j'ai traversés. Cependant l'examen poussé de la théorie de la relativité ne saurait nier en rien l'existence d'un "absolu", d'un réel, d'un immuable comparable qu'à lui-même. C'est dans cet immuable, dans ce frère-ennemi qu'est la vérité du moment par rapport au relatif, que je navigue depuis quelques semaines déjà. "Si l'on compare à" l'an passé, il est évident que je me sens divinement mieux. Si l'on fait le portrait absolu du présent, on ne peut pas dire que j'aille bien. En ce sens que si je ne suis pas fou aujourd'hui c'est juste parce que je l'ai été l'an passé. Mais si j'étais mon propre observateur, sans l'artifice de la théorie de la relativité, je dirais donc que je passe une année très pénible. Oui, il n'est jamais facile de quitter son pays même si l'on en a besoin, même si - en quelque sorte - on n'avait pas le choix. Il est très compliqué d'arriver quelque part sans repères à la fois dans le travail et dans les espaces de vie sociale. Ma vie actuelle est rythmée par des heures de boulot agréables et du temps libre relativement inutile où l'ennui laisse sécher ses bottes.
Oui, en fait je vis l'année actuelle comme la copie en couleurs de l'an passé, à l'exception près - mais décisive - que je ne tombe pas dans les extrêmes paranoïaques et dangereux du seul exercice de l'autodestruction. L'année est lourde de mon ennui, de ces relents de solitude dans lesquels je me promène depuis un an et demi. J'ai appris, un peu, à sereinement me taire et à dédramatiser seulement à la lumière de ce que j'ai "enduré" l'an passé... L'an passé, de fait, reste de poison en moi, ce "truc" impossible à effacer, anxiogène, mais qui est aussi le garde-fou de mon état mental. S'il n'y avait pas eu l'an passé, c'est cette année que j'aurais pété les plombs. Car il faut de tout, d'un peu de tout (rempli donc de "petits rien"), pour être à l'aise dans sa vie. J'ai le boulot pour me remonter là où ma vie sociale me descend. Quand je dis "vie" sociale, je devrais dire "mort" sociale.
Je suis arrivé dans une ville, et plus généralement, une région des plus fermées d'Espagne, de celles dont on dit que les habitants qui la composent sont sympathiques mais cloisonnés. C'est exactement ça : le nouvel arrivant est intrus et doit faire ses preuves. Ces lieux où le taiseux le dispute au regard apaisé mais toujours un peu inquisiteur et méfiant. Ces lieux où tout est déjà fait, fini, construit et empaqueté. Les premiers mois je n'avais pas ressenti forcément ce côté extrêmement replié qu'ont certaines personnes. Comme nouvel arrivant, je n'ai pas été véritablement soutenu dans ma quête de réapprentissage à aimer l'Humain. On sait m'apprécier, on me donne de belles qualités, de la même façon qu'on ignore totalement que là où je suis, je suis nouveau, perdu et perfectible. Que là où je suis arrivé, je n'étais pas le maillon manquant mais le maillon en plus qui ne trouvait pas de place parce qu'on ne lui en faisait pas. J'ai fait quantité d'efforts, comme jamais, pour surpasser ma timidité et m'intéresser aux gens que chaque jour j'ai pu croiser. Je connais tous mes collègues (nous sommes nombreux), je m'intéresse à eux, fais preuve d'une écoute assez inédite sur leur vie. En retour, je n'ai rien. 7 mois où je suis là à me demander parfois ce que je suis venu faire. Je n'ai pas d'aide sur place pour me connecter à ce nouveau monde que je découvre, ceux pouvant m'aider protégeant leur monde comme un trésor égoïste.
Alors oui, le travail est assez génial pour ne pas succomber aux appels sans cesse renouvelé des sirènes de pire. Mais je trouve assez injuste d'être obligé de m'imposer une année sèche de plus. Il y a beaucoup de mépris, d'indifférence. J'ai assez souffert d'indifférence, j'ai eu ma dose. Le plus pénible dans tout cela c'est que la théorie de la relativité joue contre moi, m'oblige à me taire à la fois face à ceux qui m'ignorent dans ma nouveauté et dans mes besoins de connaître du monde et face à ceux qui pensent que comme j'ai vécu des trucs pas drôles l'an passé, aujourd'hui il serait indécent de me plaindre. Résultat je me réduis à un silence avec tous et ça me mine un peu car, comme tout à chacun, j'ai besoin un peu de vie autour de moi pour vivre. Quand arrive le week-end je ne supporte plus de rester chez moi et ma folie de l'an passé vient cogner à la porte de mon moral pour à la fois me faire mal et me prémunir. Ainsi je réagis et je sors faire des balades... si j'ai un long week-end, des vacances, je pars loin. Et je ne dis rien, ou peu, depuis le début de l'année et je crée l'illusion que tout va bien. Or, tout me manque... et par cette putain de théorie de relativité je ne me donne même plus le droit de me dire que j'en chie, comme si l'an passé avait gaspillé tout mon crédit de "vie difficile".

Instantané d'ailleurs - XCVIII

Burgos est une ville située sur un plateau à 900m d'altitude coincée, elle aussi, au milieu de magnifiques paysages. Elle fait partie de la région communément décrite comme la plus vieille d'Espagne : La Castilla (y León). C'est une ville de ponts (sur le fleuve Arlanzón), de taille raisonnable (180 000 hbts) plutôt touristique, culturelle, mais "pas trop". La visiter n'est pas un parcours du combattant, les touristes (dont j'étais) sont là mais "discrètement" par rapport, par exemple, à Toledo où ils sont plus visibles. La ville est connue pour sa grande cathédrale et je confirme que c'est également la ville des bars à vins ("tabernas" / "bodegas") qui se font tous la compétition pour présenter les meilleures tapas... car oui, Burgos est la ville des tapas ! Tous les 20 mètres un bar à tapas ! Pire qu'à Granada. Quand on secoue toutes ses caractéristiques, malgré le peu de temps que j'y suis resté, on peut dire que c'est une ville agréable, dynamique mais pas énervée, plutôt jeune (on croise beaucoup de jeunes dans les rues) et sereinement festive. Elle semble ne pas avoir les excès à la fois coupables mais aussi charmeurs des villes un peu plus furieuses, un peu plus latines. Le centre-ville historique est bourgeois mais n'exclut pas cependant les ambiances populaires... bref, un sympathique endroit à découvrir bien que je ne sois pas tombé sous le même charme que Toledo.
 Plaza Mayor de Burgos (Espagne, Castilla y León), mars 2011 © p.o.v.

lundi 21 mars 2011

Elle est belle la France !

Les Fatals Picards avaient sorti une chanson à péter de rire qui faisait état du petit racisme ordinaire qui s'insinuait un peu dans l'hexagone qui commençait à renifler la crise... la faute à qui, comme d'hab, aux étrangers, aux assistés (souvent les mêmes, hein !) et à ces salopiauds de gauchistes  (si on est pas pro UMP, on est gauchiste écervelé, c'est obligé) qui travaillent dans l'ombre pour détruit notrrrrrre beeeelle Fraaaance Madame ! Parce qu'après tout il faut toujours un bouc-émissaire à tous les malheurs, ça fait du bien de se défouler, hein ? Le problème c'est quand on se défoule dans les urnes, dans les déclarations politiques où n'importe quel connard qui fait une réflexion raciste nous renvoie à la gueule "faut dire les choses, faut arrêter d'être politiquement correct". Je ne te le fais pas dire ami du gouvernement, c'est très incorrect. C'est pas en léchant le cul des électeurs du F.N. qu'on instaurera une paix sociale et qu'on aidera à l'intégration. Je vois un truc quand-même qui est,  pour une fois à mettre à l'honneur de mon "camp idéologique", la gauche (via Benoît Hamon) a appelé à voter UMP en cas de triangulaire avec le FN là où l'UMP aurait l'avantage sur la gauche pour les cantonales... là où la droite ne dit rien dans le cas de figure inverse. Faut pas froisser le FN quand on est à l'UMP... les paroles de la chanson renvoie parfaitement, presque sans caricature, à un discours ambiant assez nase, très comptoir de bar... la faute c'est pas nous, c'est les autres, surtout ceux qui ne me ressemblent pas, hein... ma France à moi pour laquelle je n'ai rien fait, que je n'ai pas construite, que je n'ai pas défendue, ben je veux pas qu'elle soit aux autres, un p'tit peu... par contre, les Japonais, ouh la la, les pauvres, j'ai donné 10 euros l'autre fois... hein, j'suis sympa, j'suis pas raciste, la preuve j'aime les Japonais... il y en a pas chez nous, hein... "Elle est belle la France" ou "J'ai mal à la France" typique expression des blaireaux réacs en général avec leur attirail de phrases toute faites et leur don pour tout mélanger.

"Ah ben moi j’sors plus, hein, ah ben non hein, ben à cause d’la recrudescence hein
Ça a drôlement augmenté, la recrudescence, hein, ah surtout avec les arabes hein oui

Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)

Regardez Jospin en cinq ans, il a rien fait d’bien grand
Ni à faire, ni à refaire, il nous laisse comme deux ronds de gland
Pi Raffarin est pas mieux, hein, soit dit en passant
C’est kifkif et haricots, tout ça c’est du même acajou
Pi leur décentralisation, moi j’en veux pas
Voyez déjà avec Tchernobil et la natome de morue au rat
C’est bien joli de changer les élections en quinquinat, mais les années bitextiles, y s’y
pensent pas

Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)

C’est pour ça, moi la dernière fois, j’ai voté contestataire
Au moins lui, il tient ses promesses, il a les épaules sur terre
Avec lui l’Europe elle sera française, et chacun sera chez soi
Il a promis qu’il augmenterait le pouvoir des chats
Enfin je fais des plans sur la gourmette parce qu’on n’en est pas là
Avec tous les cons en France c’est sûr que jamais il passera
Sans lui la sécurité elle restera dangereuse
Ça la France est pas aidée, hein, pi le fossé y s’creuse

Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)

Pi regardez moi tout ces fainéants qui sont au chômage
Et après 'veulent le droit de vote, j’appelle ça du chantage
Le RMI et l’Assedic c’est d’autre valeur pour la France
Et c’est pas les Français qui y touchent, quand on y pense
Entre nous pour eux l’chomage c’est d’la sécurité de l’emploi
Dites-moi pas que c’est pas vrai, hein, dites le moi pas
Ils le disent à la télé, nous on touche le fond de notre pension
Et ça aide pas d’être bardé de diplômes, hein, ça non hein
(ça se saurait... mon beau-fils, euh... il a pas de diplômes mais quand-même... il mérite quand-même, lui, par rapport aux autres, il mérite plus quand-même, hein)

Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)

On dit "L'Europe, l'Europe" mais 'sont dans les choux à Bruxelles
Parce que l’Europe ça rapproche les peuplent, y parait mais quand on voit keski se
rapproche
Entre nous, bah, c’est pas les bons, enfin je dis ça moi je dis rien, non hein

Refrain
Vous savez ce que j’vous dis c’est à cause d’la recrudescence
Si tout le monde fait quesquidit alors elle est belle la France
(bis)

Mais les jeunes... euh, ce qui leur faudrait aux jeunes, c’est une bonne guerre
Ben ça leur apprendrait à vivre
Entre nous on était pas si mal que ça en 40, hein non ?
Allez, merci, au revoir d’être venus…"

dimanche 20 mars 2011

Les divergences du je - XXX

Bon, ça y est, je suis une gonzesse... figurez-vous que je m'occupe de mes cheveux maintenant... ça m'est venu comme une envie de pisser et par les ras-le-bol d'avoir un truc bizarre difforme au-dessus de mon front. Je me suis rendu compte que les cheveux pas courts, bah, ça s'entretient... et je suis devenu presque maniaque. Je ne mets plus n'importe quel shampoing, j'utilise le sèche-cheveux, des produits divers pour nourrir le cheveu et je me les lisse aussi (pas uniquement pour le côté esthétique mais parce que c'est 100 fois plus simple à coiffer sur 3 jours après !), je pose mes barrettes avec astuce... Du coup, comme les clébards, j'ai le poil lisse et brillant, la truffe fraîche... voici ma gueule prise aujourd'hui, de retour de Burgos (ça va toujours avec mon aspect protéiforme Nathalie ?). Reste plus qu'à se mettre au régime... arf...
 Autoportrait, 20 mars 2011 © p.o.v.

jeudi 17 mars 2011

De nouveau en vadrouille

Demain matin sera temps de faire chauffer le GPS et de me ruiner le budget en essence puisque je pars pour Burgos ; à défaut de vacances, nous bénéficions d'un jour férié demain, ce qui allonge le week-end. Je pars donc à la découverte d'une ville dont je ne sais absolument rien si ce n'est qu'il y a une belle cathédrale et qu'elle s'est faite la spécialité des tapas. Je vous laisse découvrir où c'est sur la carte, à 380 kilomètres à l'ouest de Huesca, là où je réside.
J'en profiterai pour découvrir aussi la Communauté Autonome de Castilla y León et la Provincia de Burgos (si je peux je vais essayer de m'arrêter également dans la Provincia de La Rioja, connue pour son vignoble, qui est sur mon chemin). Je souhaite être tout autant (agréablement) surpris que lors de ma visite à Toledo et alentours bien que je sache tout de même que Burgos n'a pas la même "aura" que la ville où je suis allé fin février.

Je vous laisse avec une vidéo sur la ville et la Provincia de Burgos, soyez un peu curieux, c'est ce qui vaut bien souvent la peine d'être sur cette planète.

mardi 15 mars 2011

Instantané d'ailleurs - XCVIII

Medinaceli, le village médiéval à la réputation apparemment bien faite en Espagne et que je ne connaissais pas. J'y suis donc allé par hasard en revenant de Toledo, c'était sur ma route, je cherchais un coin pour me dégourdir les jambes alors que j'avais à peu près fait les 3/5 du trajet (Toledo-Huesca : environ 480 kilomètres). Je vois ce panneau sur la sortie de l'autovía (sorte de mix espagnol entre l'autoroute et la voie expresse)... "Medinaceli", c'était bizarre, ça sonnait pas vraiment espagnol... les mots qui se terminent en "i" sont super rares, y compris les noms propres, et quand ça arrive en général le "í" est accentué comme pour "jabalí" qui veut dire "sanglier"... bref... ça sonnait presque italien et le côté "medina" forcément renvoyait à la "medina" musulmane. Du coup, ben je suis allé voir du côté de ce patelin... et c'était fabuleux. Voici donc un exemple typique de rue de ce village perché à 1300 km dans la Provincia de Soria en Castilla y León.
 Medinaceli (Espagne, Castilla y León), février 2011 © p.o.v.

Le Japon (édito d'un con)


Il y a de grandes modes : aller en Islande ou en Mongolie, le scrapbooking et la course au pathos. On ne vit désormais que dans l'émotion, la réflexion est à peu près morte il y a 15 ans. On pense charisme au lieu de compétence. On pense à la place au soleil plutôt qu'au travail de l'ombre. L'émotion a tout tué, l'émotion sous toutes ses coutures, l'émotion esthétique (le paraître) plutôt que l'essence, le profond. L'observation de la misère jusqu'à s'en rouler dedans, l'important n'étant pas la misère ni la douleur mais ce que l'on peut en faire, ce que l'on peut en sous-tirer, pour palier à certains creux qui nous peuplent. On s'apitoie, on s'agite, on pousse de hauts cris, on colorie avec des teintes criardes les pages blanches de notre apathie profonde, parce qu'un "wow !" ou un "Oh, merde, c'est pas possible !!" vaudra toujours mieux que deux "réfléchis un peu avant". Pleure, gesticule, gave ton égocentrisme des restes de ce que tu crois être de l'humanisme, nourris ta conscience de chocs que tu t'auto-suggères. La terre tremble, les vagues gonflent, le paquet de chips à la main, on fait des "wow" et des "oh non, c'est pas possible" en essayant de se persuader que ça nous bouleverse. L'important n'étant pas d'être bouleversé mais de dire qu'on l'est. Emotion, plan séquence et n'oublie pas d'ouvrir grand la bouche, interloqué, pour qu'on comprenne. L'émotion, hein, l'émotion, un formidable habit qui cache le ridicule de l'indifférence véritable. Pleure un Japonais, ça t'évitera de regarder le voisin qui crève à côté. Pleure deux Japonais, ça t'aidera à te dire que t'es pas qu'une merde à vociférer sur les Arabes, les Chinois ou les Martiens. Les "ouh la la" sont la mélodie de la bonne conscience qui est morte, les "ouh la la" comme échos terribles de tout le reste dont tu n'as rien à foutre. On est gentil à pleurer pour le Japonais, ne nous ôtez pas notre bonheur à souffrir gratis pour du Japonais qu'on ne connaît pas. C'est ce que l'on gère le mieux, la souffrance cinématique grégaire pour mieux refuser les souffrances personnelles qui empestent à gauche ou à droite de nous. Fais des chansons sur le Japon, peins pour le Japon, calligraphie tes "wow, c'est pas possible", et fais-le bruyamment pour taire ce rugissement interne qui te fait dire qu'au fond tu t'en fous. Tu veux juste être à la mode, actualiser un statut Facebook et lever des fonds pour aider un des pays les plus riches du monde pour à côté cracher (c'est-à-dire détourner ton regard de lui quand tu le croises) sur le vieux mec avec un bonnet bizarre qui parle pas bien français et qui demande du blé au coin de l'épicerie. La souffrance japonaise n'est que plus exquise que si elle est spectaculaire, parce que la souffrance ne vaut que par le biais du spectacle, c'est un show, une représentation, une fête à laquelle on veut être invité. A coups de "T'as vu c'est terrible" et de simagrées textuelles, on se vautre dans la joie de pouvoir éveiller frauduleusement des réflexes de compassion. Faussaires de sentiments, on en redemande, on se trouve beaux dans notre capacité à s'émouvoir. Rien ne nous touche, on ne pleure pas pour le voisin sauf s'il est pris dans un tsunami et loin de nous. Ce voisin rêvé qui est loin, ce voisin impossible, celui qui n'est pas à côté. Plus tu es loin de moi, moins je te connais, moins je te vois, plus je t'aime. Brasse de l'air, agite les drapeaux, sors tes mantras de fraternité, rien n'y fera si tu oublies ce qui cogne à côté. Il est si facile de regarder ce que l'on nous montre et d'écouter ce que l'on nous gueule, c'est clinquant, c'est brillant, c'est rassurant. Elle est rassurante cette souffrance, cette misère en télé, en radio, en blog, en images, ça nous évite de fouiller. On la mange, l'important c'est de se dire qu'on est ému, pas de s'émouvoir. N'oublie pas l'émotion dans la misère des autres, oublie la misère, c'est plus facile. Si tu dois crever, fais le en grand qu'on puisse en parler, mais loin.

dimanche 13 mars 2011

The glorious land

Merci à PJ Harvey de ne jamais sortir deux fois le même album et de me régaler à chaque fois... c'est une qualité très rare que d'expérimenter de nouveaux chemins à chaque fois et de toucher au but. De plus le clip est sympa.
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7ème Symphonie, 2ème mouvement, allegretto

J'étais en 5ème, je faisais allemand en première langue et je ne sais pas ce que la prof nous avait passé comme reportage mais il y avait cette musique en arrière-fond qui m'avait impressionné par son caractère solennel et grandiose, depuis ça reste un de mes airs classiques favoris. C'est quand-même pas mal pour de la musique de sourd.

vendredi 11 mars 2011

Instantané d'Aragón - XIX

Une vue depuis Panticosa qui est située dans le nord de la Provincia, à 80 km de Huesca et, de fait, à 15 km de la frontière d'avec la France. C'est un endroit connu, notamment, pour les balades que l'on peut faire autour de son lac, les montagnes se reflétant dessus donnent une touche alpine à cet endroit coincé dans les Pyrénées dont on commence vraiment à pouvoir admirer la puissance.
Depuis Panticosa (Espagne, Aragón), mars 2011 © p.o.v.

Instantané d'ailleurs - XCVII

Les moulins de Los Yébenes sont moins nombreux qu'à Consuegra mais entourés d'un paysage plus vallonné. J'y ai fait une belle petite balade, pas prévue au départ.
Los Yébenes (Espagne, Castilla - La Mancha), février 2011 © p.o.v.

jeudi 10 mars 2011

Opus 55

Le dernier album en date ("Lumière") de Dustin O'Halloran est juste une pure merveille. Dans la lignée des grands moments de Max Richter.

La mère-patrie, génitrice du génie

Oui, je suis né à Poitiers... dans ma nouvelle vi(ll)e depuis l'Espagne j'ai été surpris de voir TF1 y consacré un reportage plutôt flatteur. S'il y a des fous furieux que ça intéresse de voir "d'où que je viens" et qui souhaite découvrir Poitiers, ben écoutez Claire Chazal.

mercredi 9 mars 2011

Falling man


"Tell me how you seek your man
And tell me all your secret spells
Tell me how you learn
To tell by his voice that he fell

I know a ghost will walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall

Try to re-imagine me
And I’ll re-invent myself
Still I remember scenes
Of when you looked at someone else

I know a ghost can walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall

If you start doubting me
Then I start to doubt myself
And never look through me
Cause I’ll keep close to myself

I know a ghost can walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall

I am what I am
And what I am is who I am
I know what I know
And all I know is that I fell
If only I could walk through the wall
Then maybe I would tell you who I was
Yet I am just a man still learning how to fall
Yet I am just a man still learning how to fall."

lundi 7 mars 2011

Le jumeau caché de Lisandro López

Oui... plusieurs de mes connaissances qui s'intéressent au football m'ont dit que quand j'avais les cheveux courts (et moins de bide, hein ?) je ressemblais étrangement au joueur argentin de l'Olympique Lyonnais. Si bien que le fils d'un ami quand il voyait López sur le terrain disait "ah, c'est Pierrot"... je dois reconnaître que ça fait, en effet, parfois peur tellement on se ressemble (version cheveux courts, donc). Je crois savoir que l'Argentin en question est un poil plus sportif que moi...

Lisandro López :



Pour rappel, ma trombine à moi que j'ai/ avais :

dimanche 6 mars 2011

"Faut pas leur en vouloir" - II : Patrick Fiori

PATRICK FIORI
Faut pas lui en vouloir à Patrick Fiori, il est quand-même Corse... la plupart des Corses pensent venir d'une autre planète, d'une culture vraiment différente, en marge des autres... bah, c'est pas faux ! Oui, on peut l'autoriser à revenir humer le bon air de la Corsica, sans plus jamais revenir sur "le continent" comme ils disent...

samedi 5 mars 2011

L'ambiance à vif - LI

© p.o.v.

Instantané d'ailleurs - XCVI

Nous revoici à Toledo, j'ai déjà raconté ici à quel point cette ville était belle. Un vrai bijou... mais un bijou que je trouve parfois un peu terni par un phénomène typiquement espagnol : le culte de la voiture. En effet, les Espagnols ne conçoivent pas de faire plus de 200 mètres à pied, au-delà ils font tourner les moteurs. Si bien que souvent les villes, historiques ou non, sont "repensées" en fonction du trafic urbain. Alors on peut se balader parfois dans des rues, des quartiers et des lieux prestigieux avec toujours ce risque de se faire écraser par une voiture. Toledo est une ville sinueuse, accidentée, perchée sur un rocher et truffée de monuments, cela n'empêche pas qu'on puisse parcourir en voiture 90% de la ville. Ce qui a le don d'énerver les photographes en herbe et de susciter pour le moins quelques interrogations en terme de préservation du patrimoine. Je trouve dommage qu'on puisse circuler en voiture autour de vieux monuments, fragiles par définition. Alors, bon, parfois ça gâche un peu le plaisir.
 Toledo (Espagne, Castilla - La Mancha), février 2011 © p.o.v.

vendredi 4 mars 2011

Bah, ça faisait longtemps !

L'angine, ça fait mal : oui, Mesdames et Messieurs, je suis encore malade ! Après deux, trois, semaines de cagnard il s'est soudainement mis à pleuvoir à Huesca... écart de température brusque = Péo malade, obligé ! Ce matin ça a été un calvaire pour se lever because "the wednesday morning fever" je ne serais pas allé au boulot si je n'avais pas eu des crêpes à préparer pour les loupiots de 4 ans mais bon, je voulais pas les en priver et laisser mon collègue se coltiner tout le boulot (oui, parce que seul les Français étaient habilités à faire les crêpes...).

mercredi 2 mars 2011

Instantané d'ailleurs - XCV

Un des nombreux recoins bourrés de charme dans cette bien jolie ville de Toledo.
Toledo (Espagne, Castilla - La Mancha), février 2011 © p.o.v.