Ils sont nombreux souvent concentriques, parfois excentriques. Moi je sais que ma culpabilité est directement liée à celle des autres, cela fonctionne comme un vieux couple inséparable. Les fautes des autres nourrissent les miennes, leurs incompréhensions nourrissent les miennes, leurs silences nourrissent le mien, leur autisme nourrit le mien. C'est une logique de vases communicants en quelque sorte. La bonne conscience toujours en équilibre sur tout un gros tas d'excuses que les uns les autres on se trouve pour tenter de sauver un de nos jours, une de nos nuits et passer de la cire sur ses angoisses. On rejette la faute sur l'autre pour mieux s'extraire de cette incapacité à accepter qu'au fond de nous on ne reste qu'un con égocentrique (dans le meilleur des cas), égoïste (dans le pire des cas) ou les deux (dans tous les cas). Au fond de chacun, comme un principe évident, on pense que l'on vit une vie toujours plus difficile que son voisin, que l'on ressent les choses de manière plus aiguë et réelle que son voisin. De la même façon on pense toujours être le plus incompris, le plus seul dans sa tête, celui le plus à même de comprendre le monde et sa marche. Bref, en même temps que l'on se méprise soi-même, on méprise semble-t-il tellement plus les autres. Qui croit franchement qu'à côté de lui il y a quelqu'un plus malade, plus en danger, plus en détresse ? Personne. Vraiment, il faut être honnête : personne. Quitte à ne jamais s'y habituer, à ne jamais en faire le deuil, il faut en prendre acte de ce mépris que l'on a de l'autre. Trop y faire cas renverrait à se rayer soi-même. Après tout le collectif n'est que somme d'individualités, la solidarité une farce d'égos mis les uns au bout des autres pour créer une forme d'énergie qui nous élève, l'empathie une manière de se ramener à sa souffrance à soi bien plus qu'une réduction des distances ou un partage.
Cette année, cela a été la foire aux surprises. J'ai fait des voyages dans l'espace-temps de tous ces cercles à la lueur de mes propres difficultés. J'ai un peu tutoyé ce qu'était la fameuse "vraie nature humaine" en même temps que j'ai tutoyé ma nature humaine à moi d'au plus près. Les leçons habituelles, rebattues, du "tu sais, les gens sont comme ci" n'ont évidemment rien apporté à mon moulin introspectif. Cette illusion qu'on a tous à croire en la bonhommie des vérités générales nous poussent ou à les énoncer ou à les croire mais surtout à faire semblant de les penser et d'y adhérer. Alors comme souvent, dans ces cas-là, perdu de soi, on se raccroche à des branches diverses et variées : la patience, la force mentale, la famille, l'amitié...etc. Puis c'est là que tous les mécanismes de seconde zone se mettent en route dans un chouette mouvement de bascule pour enfin retourner tout ce en quoi on a cru. C'est dans la difficulté qu'on reconnaît ce qu'il y a de plus solide paraît-il. Je me suis surtout rendu compte que j'ai passé mon année à me marcher dessus et à aimer cela, au point de nier tout le courage que j'avais en moi, le fond de dignité et mon droit de revendiquer une part d'égoïsme. Après tout j'ai le droit comme tout le monde de penser que je vis plus mal que mon voisin, d'arrêter de relativiser et de me dire qu'ici ou là c'est certainement plus difficile pour moi.
Quand je fais le compte, je suis sans concession envers ma connerie. Cette année j'ai été l'instrument de plusieurs personnes, le jouet mental de plusieurs à qui j'ai fait croire (mais avec la sincérité qui m'habitais pourtant dans ces moments) que leur aide était une vraie aide alors qu'elle ne l'était pas. Ils s'en foutaient, s'en foutent et s'en foutront. Encore une fois nul n'est mon envie de m'habituer à cela, d'en faire le deuil mais j'en prends acte. C'était moi l'idiot de leur village psychique, juste un appui passager, une espèce de jalon utile à un moment donné dans le cour difficile de la vie (prétendument plus difficile que la mienne). C'est la vision que l'on m'a renvoyé de ce à quoi on était bon sur la planète : passer les plats... sans me rendre compte qu'au final on se fichait de savoir véritablement comment j'évoluais moi. Une fois les missions de quelques jours, quelques semaines voire quelques mois passés je retombais dans l'oubli confortable de ceux qui doivent encore aujourd'hui se chercher des excuses à jouer les arlésiennes. Je ne suis pas inquiet car d'ores et déjà j'ai intégré que les fautes me seront rejetées sur moi : les fautes des autres nourrissent les miennes et cela arrange sûrement tout le monde. Oiseau majestueux dans mon ciel de naïveté et d'imbécilité je n'ai même pas eu le courage de faire remarquer ici ou là le manque de courage, l'absolu cynisme parfois, de tout un cortège d'amitiés clignotantes. Je me revois encore m'inquiéter, au-dessus parfois de mes propres inquiétudes personnelles, du sort de trois ou quatre personnes alors que manifestement je n'avais pas de raison de m'inquiéter outre mesure.
Le plus étrange et le plus inattendu dans tout ce désordre de vie c'est qu'à travers tout le désert de silence, de fausse incompréhension, que beaucoup ont fabriqué en apportant leur grain de sable, le véritable soutien (j'entends par là celui qui est "gratuit", sans besoin de réciprocité) est venu à la fois de personnes chères et de personnes que je connais à peine. De personnes qui font partie d'un premier cercle solide, proche, et d'autres de cercles lointains. Le soutien est venu de peu de mes vrais amis et de personnes que je connais "virtuellement". Entre les deux existe le vide sidéral peuplé de gens persuadées que la lourdeur de leur vie les accable plus que qui que ce soit, cette excuse forgée au creux d'une mauvaise conscience. Je ne suis pas dupe pourtant et dans cette insulte faite encore plus à mon intelligence qu'à ma personne je savais pour les uns les autres de quoi était faite leur fameuse vie. Pour ma part j'ai toujours fait mon boulot et c'est la seule chose qui satisfasse encore aujourd'hui les restes de ma dignité. J'ai fait mon boulot en faisant part de mes besoins, de mes doutes, de mes peurs, de mes angoisses à qui saurait les écouter. Car oui c'est un "travail" sur soi que de reconnaître sa faiblesse, d'en faire part pour tenter de trouver des solutions. C'est un travail que de dire "là, ici-bas j'ai besoin de toi". Il est tellement plus simple et confortable pour l'égo de rester dans la posture du courageux, de celui que rien n'effraie. Franchement cela nécessite aucun effort, je l'ai fait pendant plus de trente ans. En revanche, s'ouvrir en deux, quelle tâche ingrate !! Oui, il est tellement plus simple de rester habillé, même mal habillé, devant tout le monde que de se balader à poil devant ses potes. Je crois que personne, hormis deux ou trois élus que je chéris, ne comprend cela. Il est idiot celui (ou celle) qui se dit fier à garder pour lui ce qui le transperce, c'est si naturel. Moi je pense que j'ai fait un cadeau immense d'amitié, de confiance, en étant capable de dire à quelques uns que très franchement je me sentais à bout, que j'avais peur pour moi, que j'avais un besoin vital de mes potes. Je mettais un peu de moi entre leurs mains, mon "moi" le plus intime et il faut une sacrée dose de confiance envers ses amis pour oser faire ce don, et un sacré travail sur soi pour être capable de se mettre en telle posture. Il n'est pas si difficile d'entendre la souffrance de l'autre à partir du moment où l'on sait qu'elle est sincère, à partir du moment où cet autre nous aime assez pour faire comprendre qu'on peut en partie le sauver. Le courage c'est de savoir accepter qu'en face personne n'est infaillible et c'est d'être capable de l'accepter pour des mois entiers, pas juste trois semaines ou même dix semaines. Écouter, transiger, conseiller est une preuve d'amitié... mais accepter que l'autre puisse dégringoler, s'en révolter, s'en émouvoir jusqu'à la moelle au point de se dire qu'on devient une petite solution à un de ses problèmes sublime tout cela.
Alors moi au final, capable de dire à certains que j'avais besoin d'eux, j'en suis fier. Le peu de répondant que j'ai eu m'a meurtri aussi. Ceux qui continuent à me "fréquenter" au moins en mots savent déjà tout cela et savent que je me répète, mais ils acceptent que je me répète, ils acceptent de prendre le risque que je n'aille pas mieux. Ce qui me fait mal c'est de voir qu'après tout ce tri, bien malgré moi, les personnes qui restent à mes côtés se mangent toute mon angoisse, mes peurs, mes problèmes insolubles à eux-seuls. Ils n'ont pas ce confort de se dire "au moins, il peut aussi en parler avec X ou Y"... ils sont seuls aussi dans l'amitié qu'il me donne. Ils portent tout sur eux parce que d'autres ne veulent pas, pour des raisons inexplicables et inexpliquées si ce n'est un manque de courage risible, partager le fardeau de ma condition.
Ma culpabilité à moi c'est de ne pas avoir su réunir plus de consciences pour que ceux qui restent aient le droit de repos. Que ceux qui restent à mes côtés n'aient plus la possibilité d'être juste des amis et pas des psys. Tous ceux-là, qui ne détournent pas les yeux, sont presque en mission avec moi et je sens leur fatigue. J'en veux à tous ceux qui ferment les portes de plonger ceux qui me les ouvrent dans l'angoisse de la solitude à toujours m'aider, seuls. Ma malchance est d'avoir des amis d'une qualité incroyable mais d'en avoir peu car ils se démènent plus qu'ils ne le devraient. Ils s'angoissent plus qu'ils ne le devraient. En même temps, sans eux, je ne suis rien, vraiment rien... et ils le savent, et cela leur fait mal. C'est la paresse des autres, qu'ils préfèrent appeler "malaise", "manque de courage" (quelle facilité ont-ils tous à dire qu'ils manquent de courage, c'est trop facile !), qui bousillent aussi mes vrais amis. J'en veux à tellement à certains de faire du mal, par procuration à d'autres. J'en ai marre de voir une pote qui, découvrant mon état après quelques mois, pleure de peur, d'angoisse parce qu'elle tient à moi comme à un frère et que je suis incapable de la rassurer... et se culpabilise de ne pas être plus présente alors qu'elle a été une des seules à l'être de A à Z. J'en ai marre de la voir me voir dans cet état, qu'elle soit la seule à me voir comme ça. C'est une torture autant pour elle que pour moi. C'est insupportable de voir des gens souffrir avec vous, pour vous. Alors vu de loin, à lire dans un roman, à voir dans un film, dans le meilleur des cas c'est touchant et l'on pourrait se dire que j'ai de la chance d'avoir des gens de cette qualité. Mais au final j'ai ce goût amer dans la bouche de celui qui fait mal à des gens à qui il n'a pas envie d'en faire et qui n'en fera jamais à ceux qui le mériteraient par leur dédain. Tous ce monde-là ne connaît pas la honte qu'il devrait avoir à laisser si peu de gens se mettre en l'air une partie de leur cerveau, de leur bien-être, par amitié juste parce qu'ils savent que sans eux je ne suis rien.
Cette année, cela a été la foire aux surprises. J'ai fait des voyages dans l'espace-temps de tous ces cercles à la lueur de mes propres difficultés. J'ai un peu tutoyé ce qu'était la fameuse "vraie nature humaine" en même temps que j'ai tutoyé ma nature humaine à moi d'au plus près. Les leçons habituelles, rebattues, du "tu sais, les gens sont comme ci" n'ont évidemment rien apporté à mon moulin introspectif. Cette illusion qu'on a tous à croire en la bonhommie des vérités générales nous poussent ou à les énoncer ou à les croire mais surtout à faire semblant de les penser et d'y adhérer. Alors comme souvent, dans ces cas-là, perdu de soi, on se raccroche à des branches diverses et variées : la patience, la force mentale, la famille, l'amitié...etc. Puis c'est là que tous les mécanismes de seconde zone se mettent en route dans un chouette mouvement de bascule pour enfin retourner tout ce en quoi on a cru. C'est dans la difficulté qu'on reconnaît ce qu'il y a de plus solide paraît-il. Je me suis surtout rendu compte que j'ai passé mon année à me marcher dessus et à aimer cela, au point de nier tout le courage que j'avais en moi, le fond de dignité et mon droit de revendiquer une part d'égoïsme. Après tout j'ai le droit comme tout le monde de penser que je vis plus mal que mon voisin, d'arrêter de relativiser et de me dire qu'ici ou là c'est certainement plus difficile pour moi.
Quand je fais le compte, je suis sans concession envers ma connerie. Cette année j'ai été l'instrument de plusieurs personnes, le jouet mental de plusieurs à qui j'ai fait croire (mais avec la sincérité qui m'habitais pourtant dans ces moments) que leur aide était une vraie aide alors qu'elle ne l'était pas. Ils s'en foutaient, s'en foutent et s'en foutront. Encore une fois nul n'est mon envie de m'habituer à cela, d'en faire le deuil mais j'en prends acte. C'était moi l'idiot de leur village psychique, juste un appui passager, une espèce de jalon utile à un moment donné dans le cour difficile de la vie (prétendument plus difficile que la mienne). C'est la vision que l'on m'a renvoyé de ce à quoi on était bon sur la planète : passer les plats... sans me rendre compte qu'au final on se fichait de savoir véritablement comment j'évoluais moi. Une fois les missions de quelques jours, quelques semaines voire quelques mois passés je retombais dans l'oubli confortable de ceux qui doivent encore aujourd'hui se chercher des excuses à jouer les arlésiennes. Je ne suis pas inquiet car d'ores et déjà j'ai intégré que les fautes me seront rejetées sur moi : les fautes des autres nourrissent les miennes et cela arrange sûrement tout le monde. Oiseau majestueux dans mon ciel de naïveté et d'imbécilité je n'ai même pas eu le courage de faire remarquer ici ou là le manque de courage, l'absolu cynisme parfois, de tout un cortège d'amitiés clignotantes. Je me revois encore m'inquiéter, au-dessus parfois de mes propres inquiétudes personnelles, du sort de trois ou quatre personnes alors que manifestement je n'avais pas de raison de m'inquiéter outre mesure.
Le plus étrange et le plus inattendu dans tout ce désordre de vie c'est qu'à travers tout le désert de silence, de fausse incompréhension, que beaucoup ont fabriqué en apportant leur grain de sable, le véritable soutien (j'entends par là celui qui est "gratuit", sans besoin de réciprocité) est venu à la fois de personnes chères et de personnes que je connais à peine. De personnes qui font partie d'un premier cercle solide, proche, et d'autres de cercles lointains. Le soutien est venu de peu de mes vrais amis et de personnes que je connais "virtuellement". Entre les deux existe le vide sidéral peuplé de gens persuadées que la lourdeur de leur vie les accable plus que qui que ce soit, cette excuse forgée au creux d'une mauvaise conscience. Je ne suis pas dupe pourtant et dans cette insulte faite encore plus à mon intelligence qu'à ma personne je savais pour les uns les autres de quoi était faite leur fameuse vie. Pour ma part j'ai toujours fait mon boulot et c'est la seule chose qui satisfasse encore aujourd'hui les restes de ma dignité. J'ai fait mon boulot en faisant part de mes besoins, de mes doutes, de mes peurs, de mes angoisses à qui saurait les écouter. Car oui c'est un "travail" sur soi que de reconnaître sa faiblesse, d'en faire part pour tenter de trouver des solutions. C'est un travail que de dire "là, ici-bas j'ai besoin de toi". Il est tellement plus simple et confortable pour l'égo de rester dans la posture du courageux, de celui que rien n'effraie. Franchement cela nécessite aucun effort, je l'ai fait pendant plus de trente ans. En revanche, s'ouvrir en deux, quelle tâche ingrate !! Oui, il est tellement plus simple de rester habillé, même mal habillé, devant tout le monde que de se balader à poil devant ses potes. Je crois que personne, hormis deux ou trois élus que je chéris, ne comprend cela. Il est idiot celui (ou celle) qui se dit fier à garder pour lui ce qui le transperce, c'est si naturel. Moi je pense que j'ai fait un cadeau immense d'amitié, de confiance, en étant capable de dire à quelques uns que très franchement je me sentais à bout, que j'avais peur pour moi, que j'avais un besoin vital de mes potes. Je mettais un peu de moi entre leurs mains, mon "moi" le plus intime et il faut une sacrée dose de confiance envers ses amis pour oser faire ce don, et un sacré travail sur soi pour être capable de se mettre en telle posture. Il n'est pas si difficile d'entendre la souffrance de l'autre à partir du moment où l'on sait qu'elle est sincère, à partir du moment où cet autre nous aime assez pour faire comprendre qu'on peut en partie le sauver. Le courage c'est de savoir accepter qu'en face personne n'est infaillible et c'est d'être capable de l'accepter pour des mois entiers, pas juste trois semaines ou même dix semaines. Écouter, transiger, conseiller est une preuve d'amitié... mais accepter que l'autre puisse dégringoler, s'en révolter, s'en émouvoir jusqu'à la moelle au point de se dire qu'on devient une petite solution à un de ses problèmes sublime tout cela.
Alors moi au final, capable de dire à certains que j'avais besoin d'eux, j'en suis fier. Le peu de répondant que j'ai eu m'a meurtri aussi. Ceux qui continuent à me "fréquenter" au moins en mots savent déjà tout cela et savent que je me répète, mais ils acceptent que je me répète, ils acceptent de prendre le risque que je n'aille pas mieux. Ce qui me fait mal c'est de voir qu'après tout ce tri, bien malgré moi, les personnes qui restent à mes côtés se mangent toute mon angoisse, mes peurs, mes problèmes insolubles à eux-seuls. Ils n'ont pas ce confort de se dire "au moins, il peut aussi en parler avec X ou Y"... ils sont seuls aussi dans l'amitié qu'il me donne. Ils portent tout sur eux parce que d'autres ne veulent pas, pour des raisons inexplicables et inexpliquées si ce n'est un manque de courage risible, partager le fardeau de ma condition.
Ma culpabilité à moi c'est de ne pas avoir su réunir plus de consciences pour que ceux qui restent aient le droit de repos. Que ceux qui restent à mes côtés n'aient plus la possibilité d'être juste des amis et pas des psys. Tous ceux-là, qui ne détournent pas les yeux, sont presque en mission avec moi et je sens leur fatigue. J'en veux à tous ceux qui ferment les portes de plonger ceux qui me les ouvrent dans l'angoisse de la solitude à toujours m'aider, seuls. Ma malchance est d'avoir des amis d'une qualité incroyable mais d'en avoir peu car ils se démènent plus qu'ils ne le devraient. Ils s'angoissent plus qu'ils ne le devraient. En même temps, sans eux, je ne suis rien, vraiment rien... et ils le savent, et cela leur fait mal. C'est la paresse des autres, qu'ils préfèrent appeler "malaise", "manque de courage" (quelle facilité ont-ils tous à dire qu'ils manquent de courage, c'est trop facile !), qui bousillent aussi mes vrais amis. J'en veux à tellement à certains de faire du mal, par procuration à d'autres. J'en ai marre de voir une pote qui, découvrant mon état après quelques mois, pleure de peur, d'angoisse parce qu'elle tient à moi comme à un frère et que je suis incapable de la rassurer... et se culpabilise de ne pas être plus présente alors qu'elle a été une des seules à l'être de A à Z. J'en ai marre de la voir me voir dans cet état, qu'elle soit la seule à me voir comme ça. C'est une torture autant pour elle que pour moi. C'est insupportable de voir des gens souffrir avec vous, pour vous. Alors vu de loin, à lire dans un roman, à voir dans un film, dans le meilleur des cas c'est touchant et l'on pourrait se dire que j'ai de la chance d'avoir des gens de cette qualité. Mais au final j'ai ce goût amer dans la bouche de celui qui fait mal à des gens à qui il n'a pas envie d'en faire et qui n'en fera jamais à ceux qui le mériteraient par leur dédain. Tous ce monde-là ne connaît pas la honte qu'il devrait avoir à laisser si peu de gens se mettre en l'air une partie de leur cerveau, de leur bien-être, par amitié juste parce qu'ils savent que sans eux je ne suis rien.
....oui y en a qui lisent tes mots et qui s en foutent que tu te repetes, ils te relisent quand même...
RépondreSupprimercarl
euh, j'aime pas bien ce que je lis là, je pense que tu imagines bien pourquoi...
RépondreSupprimerune lettre a été lue il y a peu, le contenu était sensiblement le même...
la souffrance de ceux qui épaulent n'est rien à côté de celle du manque... et la culpabilité qu'on porte, indélébile, je ne t'en parle même pas...