"Il reste derrière elle ce qu'elle a eu de moi qui, tombant, s'amoncelle à chacun de ses pas. Elle avance prudente, elle n'a plus de visage. Pour elle, elle est absente, pour moi le paysage. Je la suis, je ramasse ce qu'elle laisse tomber, ce qui couvre ses traces de nos ébats passés. D'autres voudront la suivre et même si ça me dégoûte eux vont peut être vivre avec elle, oui, sans doute. Elle offrira son front, elle refera nos gestes, dira "c'est différent" comme on lâche du leste. Qu'y aura-t-il alors d'épargné par l'usure qui m'appartienne encore et qui soit en lieu sûr ? Je la suis, je ramasse ce qu'elle laisse tomber, ce qui couvre ses traces de nos ébats passés. D'autres voudront la suivre et même si ça me dégoûte eux vont peut être vivre avec elle, oui, sans doute. Dans sa nouvelle escale, à l'ombre de nous deux elle s'ouvrira totale tout en fermant les yeux. Alors j'entamerai le chemin du retour les poches pleines d'objets qui respiraient l'amour. Je la suis, je ramasse ce qu'elle laisse tomber, ce qui couvre ses traces de nos ébats passés. D'autres voudront la suivre et même si ça me dégoûte eux vont peut être vivre avec elle, oui, sans doute."
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