samedi 19 juin 2010

La musique japonaise n'est pas niaise mais super balèze ! - I

Sur la même démarche (et je vous renvoie au "Ministère des Démarches Ridicules" des Monty Python) que ma promotion personnelle de la scène hispanique, j'ai bien envie de poser sur ce blog quelques petits joyaux du Pays du Soleil Levant et de la Wii. Oui, parce que comme pour la scène hispanique, on s'imagine à gros coups de clichés ce que peut être la culture nippone au niveau musical... l'attrait récent et exponentiel des occidentaux pour la culture japonaise n'a rien fait pour véritablement mettre en avant ce qui fait les atouts de ce pays que je rêve bien plus de visiter que la Mongolie ou l'Islande ou ce maudit Québec "où tout le monde est gentil même les tueurs en série"... en soi donc le Japon ne doit pas être réduit qu'aux samouraïs ou aux mangas. Il y a autre chose que tout ça, tout ce désordre (que j'estime essentiel malgré tout car le manga c'est le Japon et il y a d'excellents mangas), il ne faut pas penser que le Japon des ados occidentaux, tel qu'ils se le représentent, décrit le "vrai" Japon. D'un point de vue terriblement subjectif, en matière musicale, ce qui plaît aux occidentaux en terme d'exotisme japonais, ce sont des trucs purement indigestes. Je désigne du doigt tous les groupes issus/héritiers du mouvement "visual kei" (sorte de glam rock à la puissance 130, horriblement horrible) où la médiocrité musicale le dispute à l'extravagance capillaire et aux effets de maquillage. Citons quelques groupes effroyables qui connaissent un vrai succès : Dir en Grey (qui pourtant avaient un début de carrière sympa), Moi Dix Mois et autres conneries qui ont inspiré les désormais tristement célèbres Tokio Hotel. Tout ça, franchement, c'est à jeter à la poubelle tout comme leur chanteurs androgynes type Miyavi ou Gackt (qui pourtant lui aussi avait un début de carrière prometteur). Ce genre de groupe attire la jeunesse occidentale parce qu'ils jouent sur le spectacle de leur extravagance donc... mais en matière musicale ça vole très bas, ils se copient les uns les autres sachant qu'un "marché" a été ouvert à l'occident et qu'ils pouvaient tous, ces artistes, s'en mettre plein les poches... bon, c'est humain, je le concède... Puis j'estime que c'est une jute vengeance de la part du Japon à qui on a envoyé des Mireille Matthieu ou Patricia Kaas, sortes d'Hiroshima musical renouvelé pour un pays qui a déjà souffert.

Donc le Japon c'est ça pour les occidentaux, en général, mais tout en étant ça c'est aussi autre chose... et heureusement. La scène japonaise est immense, variée, créative... elle charrie sa propre culture en s'étant laissée influencer un peu par les autres, ce qui donne des mix détonnants parfois, un peu déroutants de temps en temps, mais subtils. 
Thee Michelle Gun Elephant 

Je commence ma revue par, je pense, un des premiers groupes japonais à avoir eu quelques lettres de noblesse dans le monde alternatif musical, à savoir Thee Michelle Gun Elephant, qui est un groupe né dans le début des années 90's et qui a dû se séparer au début des années 2000. Alors on est vraiment loin des cheveux de toutes les couleurs et l'on se retrouve avec un rock bétonné, rock "garage" direct et spontané. Ce mouvement rock garage (sorte de rockabilly survitaminé) a vraiment été très fécond chez les Nippons, dans les petites scènes underground tokyoïtes... le pays a contribué à la résurrection du genre et de nombreux groupes occidentaux admiratifs de l'énergie de ces jeunes japonais ont importé les recettes pour en faire quelque chose de plus policé aux USA ou en Angleterre : c'est ce qui a causé la déferlante des fameux groupes en "The" (The Libertines, The White Stripes par exemple), directement inspirés donc des mouvements new-yorkais et japonais. Thee Michelle Gun Elephant est donc un groupe d'influence majeure, qui "compte", dans la sphère du rock actuel.

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