mardi 1 juin 2010

Les lignes de désespérance de vie

(c) p.o.v. 

Le poing réouvert, les doigts s'éventaillent sans voiles et montrent l'incertitude de directions tracées dans l'invisible. Un faisceau vers la terre, un autre vers le ciel, un autre vers soi, un autre vers l'autre et un autre  vers nulle part. Flèches cardinales d'aucun vents d'ouest, d'est, de sud, de nord ou d'ailleurs tourbillonnant dans une géographie impossible. Infinies autant qu'inexistantes, cinq foudres qui s'abattent, cinq cordes qui pendent, dispersent une énergie perdue. C'est un bouquet piquant et décharné arrimé à une plaine sillonnée du creux des lignes de désespérance de vie. La plaine-paume est le terrain vague, vagabond, froissé de vallées aplaties sur lesquelles rien n'est vraiment écrit. Elles qui ne font que porter les rides des souvenirs volatiles, leur relief se dessinait au gré des empreintes laissés par la main des autres, leurs cheveux, leurs hanches, leur chaleur et leurs certitudes. Il n'y plus de ligne de vie à étudier, encore moins d'espérance, seulement les plis minimaux de la marque du temps, un espace infécond de tout ce que l'on ne sait plus saisir, de tout ce à quoi on ne peut plus se raccrocher, de tout ce qui fuit au devant et après quoi on court à perte. Rien ne semble vouloir faire refermer la main, creuser du relief. Alors, le poing réouvert tend cinq piques, un contre la terre, un contre le ciel, un contre soi, un contre l'autre, un contre rien.
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