vendredi 23 avril 2010

Poitiers






C'est dans cette ville que je suis né le deuxième jour de janvier 1977 et j'y ai passé énormément de temps. Tout ce que j'ai eu à découvrir de la vie, des gens et de moi-même a eu cette cité, ses environs, pour décor. Comme tout le monde, je suppose, je suis attaché à ma ville d'enfance, mon "chez moi". J'ai un vieux fond cocardier qui me fait dire que cette ville n'est quand-même pas mal, les gens agréables et les monuments, rues, d'un certain cachet. Je ne connais pas toute la France, loin de là, mais je me dis qu'avoir passé du temps ici était tout sauf une punition. 

< vue générale de Poitiers (France, Vienne) (c) p.o.v.

Poitiers est la préfecture de la région Poitou-Charentes (dirigée par une certaine Ségolène Royal...), elle en est aussi la plus grande ville (90 000 habitants contre 78 000 à La Rochelle), la plus grande agglomération et aire urbaine (225 000 habitants contre 185 000 à La Rochelle). C'est le chef-lieu du département de la Vienne (86). Les habitants de la ville sont les Pictaviens, le nom "Poitevins" étant toléré et admis bien qu'il désigne les habitants du Poitou.

 Place d'Armes, la place principale du centre-ville de Poitiers (France, Vienne) (c) p.o.v.

Pour être franc, à la différence de bien d'autres villes françaises, la campagne qui entoure Poitiers n'a rien de vraiment attirant, il n'y pas vraiment de choses extraordinaires à voir du point de vue paysage, ce qui est très frustrant pour le photographe en herbe que je suis. Il faut vraiment se creuser la tête pour trouver des endroits intéressants (certains parleront du Marais Poitevin... mais il est situé assez loin de Poitiers). Cela étant dit, on s'y fait même si les dimanches peuvent être assez tristes !







C'est une ville relativement jeune, sans doute une des plus jeunes du pays, étant donné que c'est une ville étudiante. Plus d'un quart de la population est étudiant (c'est la ville la plus étudiante de France en terme de ratio population/étudiants), ce qui fait que se promener dans le centre-ville c'est la garantie de voir constamment des visages de moins de 30 ans en grande majorité. Je pense aussi que grâce à cette particularité la population est relativement ouverte, une des fiertés du coin est le pauvre score des extrémistes à chaque élection, le plus bas de France quasiment à chaque fois. Ville étudiante et à la pointe puisque l'université s'enorgueillit de compter d'importants pôles de recherche du CNRS et les bureaux du CNED sont situés sur le site du Futuroscope (bien que ledit parc ne soit pas en soi situé à Poitiers mais à quelques kilomètres du centre-ville à Chasseneuil-du-Poitou). L'université a très bonne réputation et ce depuis longtemps (fondée en 1431), ainsi Rabelais, Ronsard ou Luc Montagnier (co-découvreur du virus du SIDA) ont étudié ici.

2 photos "urbaines" de Poitiers (France, Vienne), rue de la Croix Rouge (c) p.o.v.







La ville traine une réputation de "patachon", de cité (trop) calme où il ne se passerait pas grand chose. C'est un coup d'œil trop rapide qui tendrait à penser de la sorte. La ville est constituée d'un impressionnant tissu associatif, il existe des clubs d'à peu près tout ce qui existe sur terre et une vraie politique culturelle. Nombreux sont les festivals, les manifestations culturelles de toute sorte... le souci, c'est vrai, est qu'il faille souvent s'informer soi-même pour dénicher les bons plans, il faut aiguiser son œil pour regarder les affiches qui peuplent les murs de la ville, les panneaux d'affichage. Pourtant de nombreux bars offrent des concerts gratuits, la salle de concert "Le Confort Moderne" jouit d'une vraie belle réputation grâce à sa programmation éclectique et ses tarifs "respectueux". J'ai passé de nombreuses soirées à découvrir des tas d'artistes en devenir ou d'autres plus confirmés sans mettre mon budget d'étudiant en péril. On peut trouver un cinéma d'arts et essais, "Le Dietrich", avec un programme aussi très ajusté... j'ai notamment découvert le cinéma asiatique grâce à cette salle. Il y a près de deux ans a été ouvert le TAP (Théâtre Auditorium de Poitiers), un bâtiment immanquable dans le centre-ville puisqu'il est jaune vif, dans lequel on peut également assister à des spectacles très divers.

Rue de la Chaîne à Poitiers (France, Vienne), avec des colombage typiques du coin (c) p.o.v. >


Pour ce qui est du "rayonnement" à travers le pays, Poitiers peut être désormais considérée comme une ville sportive, encore une fois grâce au dynamisme étudiant qui attire pas mal de jeunes. Pour une ville de taille relativement moyenne, la ville compte 2 clubs sportifs dans l'élite nationale, le Stade Poitevin Volley Ball (champion de France en 1999) toujours en haut des classements depuis 10 ans déjà et le Poitiers Basket 86, tout juste arrivé parmi les grands. Deux figures sportives ont contribué à faire connaître la ville : le multiple champion du monde de boxe Mahyar Monshipour et le patineur artistique Brian Joubert (triple champion d'Europe et champion du monde en 2007), qui continue de s'entraîner à Poitiers.





Enfin Poitiers est une ville chargée d'histoire, en témoignent les nombreuses églises et autres édifices qui faisaient son prestige à l'époque médiévale... il est d'ailleurs très difficile d'effectuer des travaux en centre-ville puisqu'à chaque fois qu'on creuse un peu on découvre les vestiges de lieux importants. En la ville est d'ailleurs implanté le Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale (CESCM) un important pôle de recherche sur le Moyen Âge.

< Notre Dame la Grande, Poitiers  (France, Vienne) (c) p.o.v.







Mais pour moi Poitiers, c'est "juste" ma ville d'origine, d'enfance et  aussi d'adulte... là où j'ai commencé à travailler, là où j'ai fait toutes mes études (j'habitais à 4 kilomètres du campus, c'était pratique !). On n'a pas vraiment conscience de toutes les richesses des lieux où l'on a vécu, de toutes l'histoire des rues que l'on traverse ni celle des bâtiments dans lesquels on entre. Même si j'aime beaucoup cette ville, qui fait partie de moi autant que j'ai fait partie d'elle, je ne suis pas non plus farouchement attachée à elle. Plein de bonnes choses me relient à elle mais plein de mauvaises aussi. C'est toujours avec sérénité et malaise que je me retrouve ici. Étrange sentiment.


Rue de la Cathédrale, Poitiers >
(France, Vienne) (c) p.o.v.

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