mercredi 12 janvier 2011

Dos mil once

Bon, ben voilà, 2010 c'est terminé et on va en prendre pour un an avec 2011. Mon année 2010 a été riche en émotions, 6 mois et demi d'horreur totale et le reste en un peu mieux. On appelle ça "remonter la pente" en jargon technique... si je copiais les astuces du parangon de la sagesse poitevine (The Jean-Pierre Raffarin) je dirais que "la pente est rude mais la route est droite". J'ai changé de boulot, changé de pays, changé de coiffure aussi. Changé de vision du monde, des autres et de moi. Je ne sais pas où va me mener 2011 et, par avance et pour m'éviter tout agacement, ne me sortez pas un bon vieux "ah mais tu vas voir 2011 va être génial, ça ne peux qu'aller mieux maintenant". Non, surtout pas ça, pitié, même si je sais que c'est tentant qu'on me le dise : ça m'énervera et, pis, me fera de la peine. En janvier 2010 j'en avais des promesses de soleil, j'ai vu ce que ça a donné. L'optimisme est un luxe, j'aspire à être lucide. Je ne veux pas parler d'avenir, j'ai autre chose à faire, je me contente d'essayer de bien vivre le présent et d'oublier le passé. Bien souvent je fais les choses encore à l'envers, oublier le présent et mal revivre le passé... je suppose que les choses prennent du temps à se régler. Ma vie est une montagne désormais dont le sommet propose des paysages un peu plus radieux mais c'est une montagne. Tout est réapprentissage et acceptation du fait qu'on ne sera peut-être plus jamais comme avant. C'est pas simple à se dire à soi et encore plus difficile à faire comprendre aux autres.

A part ça mes longues vacances de Noël (entre le 23 décembre et 10 janvier) se sont déroulées en deux phases : Noël assez catastrophique en famille, je n'ai même pas envie d'en parler (enfin, bon, j'en ai déjà parler dans les largeurs dans un autre article !) et de m'en plaindre. Ensuite de la toute fin décembre au 7 janvier je suis parti en région parisienne là où repose les 90% de ma vie sociale. En très peu de temps j'ai vu tout ce monde que j'apprécie et qui reste loin, j'ai eu la satisfaction de voir tous ceux que je voulais voir hormis mon compositeur préféré (sacré toi, me dire que t'es pas dispo le jeudi matin "plein de choses à faire" et que tu fainéantes dans ton lit ce même matin quand je t'appelle, t'es gonflé ! Je passe 3 fois l'an en France, bah tant pis !). Réveillon du premier de l'An à base de hachis Parmentier, simple et sympatoche suivi de sortie photo dans les contrées de Seine-et-Marne et débats/ébats photoshopiens. Merci Madame pour l'accueil, pour Marcel Kanche et consorts ainsi que pour les efforts consentis à déguster les "polvorones" et autres dangereux "mantecados". Je regrette juste de pas avoir pris, une fois de plus, des photos de tes toilettes. Ensuite après ces ruraux 3 jours achevés à coups de raclette et de tiramisus délicieux bien que liquides, je suis parti pour le 78 (sans me perdre, ¡ Viva el G.P.S. !) non loin de Versailles chez la fameuse amie et ses colocs en folie. Toujours tendu comme un slip quand je revois la seule main tendue pour essayer de me sortir de la merde infâme dans laquelle j'étais plongé (c'est grâce à elle, en plus, que j'ai trouvé un boulot en Espagne). Relations aussi fortes que lourdes entre nous deux, je ne sais pas où ça nous mènera mais bon. On s'agace et supporte aussi mal les deux qu'on s'adore. Bizarre. J'ai eu le bonheur de me retrouver dans la guéguerre entre ladite amie et la coloc qu'elle ne supporte plus, une tension à couper au couteau, je ne savais pas où me mettre parfois, heureusement le 3è larron de la maison était plus détendu... quand en plus tout ce beau monde reprenait le boulot dans un cadre venteux, froid et pluvieux, ça dramatisait encore plus les choses. Du coup je me suis contenté des miettes dans les moments où ma pote ne travaillait pas. Pendant ces journées passées ici, dans la maison où tout le monde se croise et vit en vase clos, j'ai eu le temps de monter sur Paris... c'est un effort que d'y aller car c'est 30 minutes de marche (sous la pluie) pour aller à la gare R.E.R., puis 50 minutes de R.E.R. et 20 minutes de métro. J'ai revu la blonde amie du 75 dans un resto basque non loin de Bastille, 3 heures, ça faisait un an que je ne l'avais pas vue ou presque, ça fait plaisir quand-même. Ensuite retour dans le 78 dans la soirée (métro, R.E.R. 50 minutes et marche dans la pluie et le vent et le frois à 00h30). Je suis rentré mort de fatigue et gonflé comme une éponge. Mon futal a mis une journée à sécher. Départ de la maison des colocs le vendredi à midi, le cœur serré à l'idée de pas revoir avant longtemps ma pote. Enfin le vendredi après-midi je l'ai passé chez une autre amie, à Poissy (78), pour finir ma semaine en beauté à regarder les photos de son voyage de noces à l'Île Maurice, à manger une super frangipane, et à discuter de la difficulté d'être jeune prof dans des établissements difficiles de la région parisienne.

Puis je suis reparti, plus au sud. Sur Poitiers pour chercher des affaires, puis le gros coup de blues est arrivé. J'avais vu tout ce monde qui me fait du bien même si je peux avoir des relations compliquées avec certains.

Le coup de blues n'est reparti que le lundi matin à Huesca en croisant le premier sourire d'un de mes loulous à peine avais-je mis les pieds dans le couloir longeant les salles de classe... je réentendais ce "¡ Pierre !" joyeux et hispaniquement déformé par les petites goules, ce "¡ Pierre !" lumineux qui me fait chaque jour beaucoup de bien.

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